Boissons chaudes, fers à repasser ou à lisser, et cuisinières, au Hit parade des brûlures de l’enfantSeules les enquêtes en population renseignent complètement sur l’épidémiologie des brûlures des enfants, mais elles sont difficiles à réaliser. Pour adapter les messages de prévention à l’évolution du risque, des études transversales menées dans les services d’urgences pédiatriques sont toutefois suffisantes. Le travail d’AM. Kemp et coll. est un exemple de ce type d’études.
Son recrutement est constitué de 1 215 enfants de moins de 16 ans vus pour des brûlures dans cinq services d’urgence et trois centres régionaux de brûlés des Iles Britanniques sur une période de 2 ans et demi (2008-2010). Ont été exclues les brûlures intentionnelles et les brûlures au cours d’incendies.
Dans 72 % des cas (n = 878/1 215), les brûlures touchaient des enfants de moins de 5 ans, avec un pic de fréquence entre 1 et 2 ans. Les enfants de 12 à 24 mois étaient 10 fois plus nombreux que ceux de n’importe quelle classe d’âge scolaire.
Les brûlures par ébouillantement représentaient plus de la moitié des brûlures (n = 709/1 215, soit 58 %).
Avant 5 ans, le premier agent de brûlure était une boisson chaude (n = 305/554, soit 55 %) contenue dans un tasse ou un bol, et l’enfant se brûlait le plus souvent en cherchant à attirer à lui le récipient plein (n = 266/554, soit 48 %).
A partir de 5 ans, les ébouillantements étaient moins fréquents. Ils étaient plutôt dus à de l’eau chaude (n = 78/155, soit 50 %) et au renversement d’un récipient (n = 118/155, soit 76 %).
Quel que fût l’âge, les brûlures intéressaient presque toujours la face antérieure du corps (n = 680/709, soit 96 %), surtout le visage, les membres supérieurs et la partie haute du tronc avant 5 ans, plutôt la partie basse du tronc, les membres inférieurs et les mains après 5 ans.
Les brûlures par contact représentaient environ un tiers de l’ensemble des brûlures (n = 390/1 215, soit 32 %). Avant 5 ans, elles étaient le plus souvent dues au toucher d’objets chauds à l’intérieur de la maison (n = 224/277, soit 81 %), à savoir des fers à repasser ou des fers à lisser les cheveux (n = 117/277, soit 42 %) et des plaques de cuisinière (n = 76/277, soit 27 %). A partir de 5 ans, les brûlures par contact survenaient relativement plus à l’extérieur de la maison (n = 52/117, soit 46 %), avec par exemple des feux d’artifice. Au total, deux tiers des brûlures par contact touchaient les mains (n = 262/390, soit 67 %).
La grande majorité des enfants brûlés est rentrée chez elle après avoir reçu des soins aux Urgences. Seulement un enfant sur six (n = 214/1 215, soit 17,6 %) a été hospitalisé dans une unité pour brûlés.
Cette étude donne une image plus représentative des brûlures de l’enfant que les études portant sur des enfants hospitalisés pour brûlures. Elle ignore toutefois les brûlures bénignes, qui sont traitées à domicile.
Ces résultats donnent des indications utiles pour définir les messages de prévention. Ces messages doivent prioritairement cibler les nourrissons qui commencent à marcher et mettre en garde leurs parents contre les risques d’ébouillantement par des boissons chaudes et de brûlures par contact avec des fers à repasser, des fers à lisser et des plaques de cuisinière.
Références :
Kemp AM et coll. : Patterns of burns and scalds in children. Arch Dis Child 2014 ; 99 : 316-321.
source : www.jim.fr