Amilyë Administratrice
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| Sujet: Y aura-t-il finalement un pill scare en France ? Mer 14 Mai - 16:46 | |
| Y aura-t-il finalement un pill scare en France ?La gestion parfois chaotique de l’information autour des risques associés aux pilules contraceptives, au lendemain de l’annonce de la plainte d’une patiente victime d’un AVC qu'elle affirme avoir été provoqué par ce type de traitement, avait fait craindre à certains spécialistes un abandon anarchique de leur contraception par de nombreuses femmes et une hausse concomitante du nombre de grossesses non désirées. Un tel phénomène a de fait été observé dans des circonstances semblables en Grande-Bretagne où le nom de « pill scare » lui avait été donné. Cependant, les autorités s’attelèrent au fil des mois à se montrer rassurantes sur ce point : régulièrement ont en effet été publiés des chiffres mettant en évidence un bon report des anciennes utilisatrices de pilule de troisième génération vers des contraceptifs plus anciens ou vers des méthodes aussi fiables (et notamment le stérilet). Il était par ailleurs répété qu’aucune hausse significative du nombre d’avortements ne semblait devoir être redouté. La pilule contraceptive de plus en plus boudée, quelle que soit sa générationLes chiffres publiés aujourd’hui conjointement par l’INSERM et l’Institut national des études démographiques (INED) pourraient altérer cette vision volontairement optimiste. Cette nouvelle édition de l’enquête Fécond qui s’appuie sur des entretiens passés avec 4 400 femmes et 1 500 hommes révèle en effet que la désaffection pour la pilule (qui s’observe depuis le début des années 2000) touche toutes les générations. Ainsi, entre 2010 (date de la dernière enquête Fécond) et 2013, le recours à la pilule est passé de 50 à 41 % et il a chuté de 14 points depuis 2000. Ainsi, assiste-t-on plus certainement à un rejet de la pilule qu’à un transfert vers des contraceptifs oraux de seconde génération : la part des utilisatrices de ce type de produits n’a en effet augmenté que d’un point entre 2010 et 2013. D’une manière générale, l’impact des polémiques autour des pilules de troisième et quatrième générations a été important puisqu’une femme sur cinq a changé de méthode de contraception au cours de l’année écoulée. Les méthodes "naturelles" en vogueSi en septembre 2012, lors de la publication de la précédente version de l’enquête Fecond, les chercheurs de l’INSERM et de l’INED considéraient que les facteurs socio-économiques jouaient sans doute un rôle plus important dans l’abandon de la pilule que les discours anti médicament et écologiste, l’analyse est sans doute différente aujourd’hui. En effet, on constate que ce sont les femmes qui bénéficient d’un pouvoir d’achat le plus fort, soit les cadres, qui ont été les plus nombreuses à se tourner vers d’autres méthodes. De fait, si les femmes se sont détournées de la pilule, ce qui est un fait remarquable dans un pays qui a longtemps été le champion du monde de l’utilisation de ce type de contraceptif, elles ne renoncent pas pour autant à l’idée de contrôler leur fécondité. Aussi, mécaniquement, le recours aux autres méthodes a progressé, qu’il s’agisse du stérilet (+ 1,9 point pour toutes les femmes et une hausse marquée chez les jeunes) ou du préservatif ( + 3,2 point). Mais ce qui est plus inquiétant, c’est que des méthodes dites « naturelles » connaissent également une importante progression : le calcul des jours et le retrait ont ainsi connu une hausse de 3,4 points depuis 2010. Cette évolution pourrait inquiéter les spécialistes et faire ressurgir le spectre d’un « pill scare ». On notera encore que ce sont notamment les femmes appartenant à des catégories socio-professionnelles les plus favorisées qui ont décidé d’opter pour des méthodes naturelles. Il est de fait déjà fréquemment apparu que ce profil social pouvait être plus sensible aux discours hostiles aux médicaments. Outre cette tendance inquiétante concernant la pilule et les méthodes « naturelles », la progression de la pose de stérilet soulève également des questions. En effet, lors de la précédente enquête Fécond, un volet concernant les professionnels de santé avait mis en évidence que seuls 29 % des omnipraticiens se sentaient suffisamment formés à la pose de stérilet, une proportion bien faible quand on connaît dans certaines villes les difficultés d’accès à un gynécologue. source : jim.fr | |
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