ArcelorMittal: deux cents embauches annoncées

ArcelorMittal: deux cents embauches annoncées pour Dunkerque et Mardyck

Vraie bonne nouvelle ? À l’heure où les syndicats évoquent une casse industrielle via la perte de milliers d’emplois, la direction d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine vient d’annoncer la création de deux cents CDI dans quatre de ses usines, dont Dunkerque et Mardyck, où la grande majorité des recrutements seront effectués. Après l’investissement de 92 millions annoncé pour la réfection du haut-fourneau nº2 de Dunkerque, voilà donc une deuxième bonne nouvelle, même si, du côté de la CGT, on relativise l’information.

Cent vingt-trois embauches déjà effectuées en novembre et décembre, quatre-vingt-dix-sept qui interviendront début 2014. Voilà l’annonce faite par la direction d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, entité dirigée par Henri-Pierre Orsoni qui regroupe huit usines, dont Dunkerque, Mardyck et Florange. « Depuis le début de l’année, illustre un porte-parole de la direction du groupe, ArcelorMittal a déjà recruté plus de quatre cents personnes en France. Implanté dans de nombreuses régions françaises, avec une cinquantaine de sites industriels et un réseau de distribution et de service unique en Europe, ArcelorMittal est aujourd’hui le deuxième employeur étranger du pays avec 20 000 salariés. »

Réaction des syndicats ? Si la CGT se réjouit des investissements annoncés par Mittal, dont la réfection du HF2, elle estime en revanche que la politique d’embauche n’est pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être. « Il est vrai qu’avec les gros investissements qui ont été annoncés, nous ne nous sentons pas menacés, souligne Philippe Collet, secrétaire CGT du CE d’ArcelorMittal Dunkerque. Toutefois, dans une usine comme la nôtre, qui tourne plein pot puisqu’elle alimente Liège et Florange en brames, nous devrions, en termes d’embauches, avoir une gestion prévisionnelle avec une vision sur trois ans en termes d’entrées et de sorties. »

En clair, ce que déplore la CGT, c’est que les embauches annoncées ne compensent pas les départs. « On parle de deux cents embauches ? En fait, il s’agit essentiellement de CDD qui sont transformés en CDI, et donc de personnes qui étaient déjà présentes dans l’usine. L’an prochain, par ailleurs, 183 départs à la retraite sont programmés, auxquels il faudra ajouter les démissions (une vingtaine par an en moyenne, selon le syndicat), une dizaine de départs dans le cadre de cessations anticipées amiante, etc. Quand on ajoute tout ça, on voit que le compte n’y est pas. »

Autres chiffres éloquents, selon Philippe Collet : la baisse continue, d’une année sur l’autre, du nombre de salariés en CDI dans l’usine de Dunkerque, soit 2 945 salariés fin novembre 2013 contre 3 065 fin décembre 2012. « Dans le même temps, ajoute le syndicaliste, le nombre de CDD a augmenté puisqu’il est passé de 219 à fin 2012 à 282 au 30 novembre 2013. Cela tend à démontrer une précarisation de nos emplois, ce qui nous inquiète. »

Du côté de la direction d’ArcelorMittal, on répond, en substance, qu’à l’heure où beaucoup d’industries souffrent et licencient, « nous, nous embauchons, et c’est d’autant plus une bonne nouvelle qu’il s’agit de vrais emplois. ».
Pour l’heure, l’usine de Dunkerque, elle, tourne à plein régime et ne subira pas l’arrêt traditionnellement programmé entre Noël et Nouvel An. « Et ça, c’est quasiment du jamais vu », admet Philippe Collet, qui, vu comme ça, aurait espéré davantage de CDI dans la hotte du père Noël.

ArcelorMittal Atlantique et Lorraine: les chiffres-clés
Dirigée par Henri-Pierre Orsoni, l’entité ArcelorMittal Atlantique est composée de huit usines : Dunkerque, Mardyck, Desvres et Montataire pour la partie Atlantique ; Basse Indre, Dudelange, Florange et Mouzon pour la partie Lorraine.

En chiffres, cela représente aujourd’hui 8 000 salariés (dont environ 3 000 pour la seule usine de Dunkerque), une capacité de production de brames d’acier de 7 millions de tonnes et 6,5 millions de tonnes d’acier expédié. « Nous avons une usine à brames côtière très compétitive à Dunkerque, qui produit de 6 à 7 millions de brames à destination de ses deux trains continus à chaud et de son site de Liège », résume Henri-Pierre Orsoni.
Aujourd’hui, l’entité ArcelorMittal Atlantique et Lorraine est présente sur les marchés suivants : l’automobile, l’agroalimentaire et l’électroménager.

« L’automobile représente la moitié de notre carnet de commandes, reprend Henri-Pierre Orsoni. En ce qui concerne nos ambitions, nous allons entre autres développer ce marché avec, en fer de lance, le développement des aciers à haute résistance pour accompagner la clientèle avec des aciers d’avant-garde et cibler la clientèle Industrie avec une offre différenciée de produits/services. »

Depuis 2006, le groupe ArcelorMittal a par ailleurs investi plus de deux milliards d’euros « et continue à investir de manière continue sur l’ensemble de ses sites », dixit Henri-Pierre Orsoni.
Ainsi, à Florange, comme le rappelle la direction du groupe, 105 millions d’euros d’investissements ont déjà été lancés sur une enveloppe globale de 180 millions prévus sur cinq ans.
À cela est venu s’ajouter l’investissement de 92 millions d’euros, annoncé voilà quelques mois, pour la réfection du pour la réfection du haut-fourneau nº2 (HF2) de l’usine de Dunkerque.

http://www.lavoixdunord.fr/region/arcelormittal-deux-cents-embauches-annoncees-pour-ia17b47588n1782508#utm_source=facebook&utm_medium=redaction&utm_campaign=page-fan-vdn-general