Femmes sous influenceAu moment de l’ovulation, les femmes deviennent plus belles et plus provocantes, leur visage se fait plus symétrique sous l’effet des œstrogènes qui rendent les courbes du visage et du corps plus harmonieuses. Leur comportement change : elles partent en quête de partenaires sexuels.
Chaque jour, des millions d’hommes et de femmes se livrent à une activité dont dépend la survie de l’humanité : les relations sexuelles. Le jeu de la séduction est complexe, mais derrière les stratégies diverses employées pour plaire œuvre la biologie.
Pourquoi sommes-nous sensibles à un visage, à un corps, à une attitude ? Au cours de l’évolution, les comportements qui assuraient le plus grand succès reproductif ont été sélectionnés. Ainsi, chez les animaux, la femelle signale par diverses stratégies la période où elle peut être fécondée : les vaches émettent une odeur qui attire les taureaux, les zones génitales des femelles chimpanzés et babouins se colorent en rose, les tigresses abordent les tigres, et les souris femelles font de même avec les souris mâles. En fait, pendant l’œstrus qui précède l’ovulation, les femelles des mammifères et des oiseaux sont particulièrement réceptives à la copulation.
La femme fait-elle exception à cette règle ? Selon la théorie de l’évolution, les femmes devraient être plus attirantes quand elles sont fertiles, plus disposées à séduire des hommes et à avoir des relations sexuelles avec eux, déployer des stratégies pour attirer de « bons reproducteurs ». Ces comportements devraient être orchestrés par les variations hormonales survenant au cours du cycle menstruel. Chez l’être humain, l’appel à l’accouplement est si discret qu’il semble inexistant. Mais d’après la théorie de l’évolution, il doit exister. C’est ce que testent les biologistes et les psychologues depuis quelques années.
Les asymétries gommées pendant l’ovulationChez la femme, l’ovulation est cachée, ou cryptique. La plupart des femmes ne savent pas quand elles ovulent sauf si elles observent attentivement les infimes changements physiologiques qui opèrent à l’approche de l’ovulation, tels que l’augmentation de la température corporelle ou le changement du mucus vaginal. Contrairement aux autres espèces, les femmes ont une « sexualité continue » qui change peu au cours du cycle menstruel.
Mais, pourtant, la sexualité féminine est caractérisée par des changements importants d’une phase à l’autre du cycle menstruel. Ils impliquent des variations de la beauté du visage et du corps, des fluctuations du désir sexuel, des modifications dans l’attirance qu’elles éprouvent pour différents types d’hommes, et une évolution des stratégies pour se mettre en valeur. Évoquons ces modifications dans l’ordre où nous les avons citées.
La période d’ovulation s’accompagne de modifications de la structure du visage et du corps, qui les rendent plus attirants. Les biologistes Diane Scott et John Manning, de l’Université de Liverpool, ont mesuré différentes parties du corps et du visage de femmes, tels les oreilles, les joues, les seins, les doigts, à l’aide d’instruments de précision pouvant mesurer des différences d’un vingtième de millimètre. Simultanément, ils ont évalué le moment précis du cycle par un examen des ovaires et de l’utérus par ultrasons. Ils ont constaté que les asymétries naturelles du corps (un majeur imperceptiblement plus long que l’autre, un sein plus gros) sont réduites pendant la phase d’ovulation : la femme fertile est plus symétrique.
Symétrie et séductionOr la symétrie est un indicateur de « bons gènes ». En effet, le corps des mammifères est généralement symétrique. Toute asymétrie est le révélateur...
Pour tester l’attrait de la symétrie, une expérience a été réalisée auprès de 60 femmes : les dix femmes présentant les concentrations les plus élevées d’estrogènes ont été photographiées et leurs visages ont été fondus pour obtenir un « portrait moyen » des femmes fécondes (à gauche). De même, les photographies des visages des dix femmes dont les concentrations en estrogènes étaient les plus faibles ont été mélangées pour obtenir un portrait moyen des femmes non fécondes (à droite). Les hormones de l’ovulation sont aussi celles qui suscitent l’attirance sexuelle.
source :
Cerveau & Psycho